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  • Photo du rédacteurCharlotte Leplaideur

Rien n'est grave


Rien n'est grave. Rien n'est grave. Rien n'est grave.


Ecrire pour se graver les mots à l'intérieur. Pour se tatouer les pensées à l'âme.

Ecrire pour ancrer le bateau des émotions à bon port.

Ecrire comme naviguer tour à tour en canal, en mer calme comme en tempête.

Ecrire pour exister, pour résister.

Ecrire pour l'intensité de la trace.

Ecrire pour se donner une trace à soi-même.

Ecrire pour être son propre Petit Poucet dans ses propres dédales.

Ecrire ses joies, ses solitudes, ses défaites et ses victoires.

Ecrire les pas qui s'effacent dans la marche.

Ecrire la durée, le temps qui file : le sablier.

Ecrire le vent, la bourrasque, la cîme vierge de l'arbre, de la montagne.

Ecrire les feux, les incendies, les pluies, les eaux.

S'écrire en nage, gelée, tordue et détendue.

Ecrire le son, la mélodie, le rêve du rêve.

Ecrire le battement, le rythme, le coup, le tonnerre.

Ecrire la peau de l'autre, son baiser, son sourire.

Ecrire le trésaillement, la beauté, la magie, la douceur, la tendresse, la jouissance, l'interdit.

Ecrire les mots qui ne sortent pas, les interrogations.

Ecrire l'angoisse toujours, le manque de confiance.

Ecrire l'enfant qui ne part jamais, l'enfance comme une coupure aux pieds.

Ecrire le goût salé de l'eau de mer, de l'eau des yeux, des chimères & des feux de joie.

Ecrire.


Et puis se taire.

Laisser l'encre couler, la mine s'assécher, l'espoir disparaître.

La solitude qui parfois recouvre comme une fourrure en été.

Se sentir seule et pourtant ne pas l'être.

Terrifiée de disparaître un jour.

Comme tous il me semble : s'évanouir.


Rien n'est grave. Rien n'est grave. Rien n'est grave.

Cha

Orléans, le dimanche 19 août 2012.

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